ÉPISODE #11 : La nature morte en photographie

Photo, influences : Wolfgang Tillmans, Kinshasa still life, 2018
Photo, influences : Wolfgang Tillmans, Kinshasa still life, 2018
 
 

« Nature inanimée », écrivait Diderot. Mais quoi de plus étrange que de qualifier de « nature morte » la représentation d’objets du quotidien, de fleurs, de fruits et d’animaux, tout ce qui a à voir avec les sens, le plaisir, la vie même…

Dans ce format Épisode enregistré à la Galerie Huit à Arles, nous accueillons comme toujours plusieurs invité(e)s. Pour cet épisode, nous avons plaisir de recevoir Cédric Porchez et Mathilde Hiley, tous deux photographes de nature morte. Cédric travaille depuis plus de 30 ans, Mathilde fait partie de cette génération de photographes expérimentant de nouvelles facettes de ce genre photographique. Des approches et regards différents, qui parfois se rejoignent. Excellente écoute !

 
 

Cet épisode a été réalisé en partenariat avec Adobe France.
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Photo, influences : Wladimir Schohin, Stilleben, 1910
Photo, influences : Wladimir Schohin, Stilleben, 1910
Photo, influences : Irving Penn, Ripe Cheese, 1992
en bas : Mathilde Hiley, sélection de photographies de nature morte
Photo, influences : Irving Penn, Ripe Cheese, 1992
en bas : Mathilde Hiley, sélection de photographies de nature morte
 

Le terme de nature morte a été forgé au milieu du 18e siècle au moment où se déployait la peinture de Chardin. Autour de 1650, c’est aux Pays-Bas que les peintres hollandais, dans leurs ateliers, évoquent le still-leven, littéralement « nature immobile » ou « nature posant comme un modèle ». De là sont issus l’allemand Stilleben et l’anglais still-life, où s’ajoute à la notion d’absence de mouvement, celle d’une « vie silencieuse. »

Un thème connu depuis l’Antiquité, celui de la Vanité, où l’idée de mort est prédominante, devient aussi plus tardivement un nouveau genre de peinture de nature morte, celui dit des « Vanités ». Les objets représentatifs des richesses de la nature et des activités humaines y évoquent également la fragilité, la brièveté de la vie, la corruption de toute matière, le temps qui passe et la mort.

 
 
 
 
 

 « En nature morte, la photo publicitaire et la photo plus artistique ont deux univers complètement différents. Pour moi, ce ne sont les mêmes techniques, pas les mêmes lumières, pas les mêmes façons de faire… En pub, on se met au service du produit. Pour mes séries personnelles, c’est l’inverse. J’ai une liberté totale et je ne suis pas à la recherche de la perfection ».

– Cédric Porchez
 
 
Photos, influences (encore plus haut) : Karl Blossfeldt, Guido Mocafico, Jack Davison, Irving Penn
(plus haut) : Cédric Porchez, D'autre nature, exposé à la Galerie Huit à Arles.
Edward Weston, Cabbage Leaf, 1931
Photos, influences (encore plus haut) : Karl Blossfeldt, Guido Mocafico, Jack Davison, Irving Penn
(plus haut) : Cédric Porchez, D'autre nature, exposé à la Galerie Huit à Arles.
Edward Weston, Cabbage Leaf, 1931
Photo  : Irving Penn, Cigarette No. 37, New York, 1972,
Photo  : Irving Penn, Cigarette No. 37, New York, 1972, 
 
 
 

Évidemment, vous écoutez un podcast sur la photographie, nous parlons donc de la nature morte par le biais de ce médium et de son évolution au cours des dernières années. Entre héritage des beaux-arts et statut d’image publicitaire et corporate, la nature morte est en réalité riche et englobe plusieurs démarches et visions.

 
 
 
 

Aujourd’hui, beaucoup de jeunes photographes sortant d’école se prêtent au jeu. Ce sont des photographies qui nécessitent en tout cas une formation technique avancée, une connaissance et un attrait pour la composition, la lumière, le décor, les couleurs… Elles se réalisent également souvent sur un temps long, donc la nature fait appel logiquement à la patience et à une certaine forme de dévouement.

 
Photographie-Jack-Davison-Still-Life.jpg
Photos, influences (encore plus haut) : Yves Trémorin, Natures mortes, 1993
(plus haut) : Jack Davison, Untitled, 2017
Chema Madoz, Sans titre, 2017
Photos, influences (encore plus haut) : Yves Trémorin, Natures mortes, 1993
(plus haut) : Jack Davison, Untitled, 2017
Chema Madoz, Sans titre, 2017
 
 

 « Avec le numérique, on va plus loin qu’avant. Je passe des heures sur mes images en post-production. J’essaie toujours de modifier les teintes et certaines couleurs. Cela donne un aspect un peu plus doux à mes images. J’ajoute aussi beaucoup de grain et de texture pour avoir ce rendu argentique qui est, je trouve, très beau. »

– Mathilde Hiley
 
 
Photo, influences : Martin Parr, We’re being fed lies’ … grapefruit and Constable in Abergavenny, 2008
Photo, influences : Martin Parr, We’re being fed lies’ … grapefruit and Constable in Abergavenny, 2008
Photo, influences : Stephen Shore, Clovis, New Mexico, 1972
Photo, influences : Stephen Shore, Clovis, New Mexico, 1972 

Pour aller plus loin :

Charles Negre
Irving Penn
Chema Madoz
René Magritte
Yves Trémorin
Edward Weston
AM+PM Studio
Pierre Vaillant (set designer)
La photographie de nature morte contemporaine : vers une hyperréalité
(mémoire de master de Margaux Jannin) - sous la direction de Mme Claire Bras
Merci à la Galerie Huit et à Marie d’Ask your Agents pour l’invitation et l’organisation de ce podcast.

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Mathilde Hiley
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