VISION #62 — Paul Rousteau
« J’aime bien dire que je suis un punk romantique ». Romantique pour le choix des couleurs et des sujets : photographies de paysage, d’enfants, de fleurs… Punk pour le côté expérimental : les flous, les déformations, les accidents. Paul Rousteau m’accueille un jour de pluie dans son atelier à POUSH, un lieu qui rassemble de nombreux artistes à Aubervilliers. Au moment où on enregistre le podcast, Paul prépare une exposition dans la galerie parisienne Romero Paprocki. Il reprend la peinture, son premier amour, en mélangeant les médiums et les expérimentations.
Le podcast dure environ une heure et l’artiste me parle notamment de son éducation “à la marge”, dans l’école alternative Steiner-Waldorf, accusée de nombreuses fois de dérives sectaires. Pourtant, c’est selon lui ce qui forme aujourd’hui son œil. Puis, il y a la découverte des peintres impressionnistes, très présents et ancrés dans son travail. Il découvre la photographie dans un dictionnaire des maladies car sa mère est infirmière. « Le musée des horreurs », affirme-t-il. Les sujets traités dans l’entretien sont variés : son rapport au nu, aux couleurs, son utilisation de filtres et de différents accessoires, l’importance des médiums et de la retouche… Il évoque ses différents divers projets, notamment Eden, Visions of Joy ou le plus récent Seascapes.
Enfin, nous échangeons autour de sa commande pour Roland Garros et de son utilisation quelque peu polémique de l’IA. C’est l’occasion de parler de ce sujet, qui inquiète de plus en plus une majorité des photographes. Ce qui ne semble pas être le cas de Paul. Un échange généreux et intéressant, rythmé en arrière-plan par les coups de pinceaux frénétiques d’un autre artiste partageant l’atelier.
Chaque vision est singulière, porteuse de sens et de changement. Le but de ce format est de rassembler de nombreux artistes et que chacun nous délivre sa vision et son expérience de la photographie.
« Je provoque souvent le hasard pour qu’il me surprenne. »
– Paul Rousteau